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SyS Les MILLE ET UNE Nuits,
9 préférer la vie tranquille que vous voyez
que je mène , à la côtnpagnie ci*une femme
qui ne feroit peut - être pas d'une beauté à
me plaire , & qui d'ailleurs me cauferoit mille
chagrins par fes imperfedions & fa mauvaife
humeur.
Ils poufsèrent entr'eux la converfation aflez
loin fur ce fujet ; & le calife qui vit Abou
Jîaflan au point où il le défiroit : Laiffez-moi
feire , lui dit-il , puifque vous avez le bon goût
de tous les hoiinétes gens , je veux vous trou-
\'er votre fait, & il ne vous en coûtera rien.
A l'inftant il prit la bouteille, & la taffe d'Abou
HaflTan, dans laquelle il jeta adroitement une
pincée de la poudre dont il s'étoit dé]à. fervi,
lui Verfa une tafade ; & en lui préfentant la-
tafle : Prenez, continua-t-il , & buvez d'avance
à la fanté de cette belle qui doit faire le bon-
heur de votre vie ; vous en ferez content.
Abou Hafïan prit la tafîe en riant ; & en
branlant la tête : Vaille que vaille , dit-il , puif-
que vous le voulez ; je ne faurois commettre
ane incivilité envers vous , ni défobliger un
hôte de votre mérite , pour une chofe de fi
peu de conféquence : je vais donc boire à la
lànté de cette belle que vous me promettez,
quoique , content de mon fort , je ne faiîe
^cun fondement fur votre promeiTe.

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