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Contes Arabes. 25;*
lalîTer toucher par les larmes de fa mère , s'ou-
blia lui-même au contraire jufqu'à perdre envers
elle le refped que la nature lui infpiroit. Il fe
leva brufquement , il fe faifit d'un bâton ; &
venant à elle la main levée comme un furieux :
Maudite vieille, lui dit-il dans fon extravagance
& d'un ton à donner de la terreur à tout autre
qu'à une mère pleine de tendreffe pour lui ,
dis-moi tout à l'heure qui je fuis ?
Mon lils, répondit la mère en le regardant
tendrement, bien loin de s'effrayer, je ne vous
crois pas abandonné de dieu jufqu'au point de
ne pas connoître celle qui vous a mis au monde,
& de vous méconnoître vous-même. Je ne feins
pas de vous dire que vous êtes mon fils Abou
Haffan , & que vous avez grand tort de vous
arroger un titre qui n'appartient qu'au calife
Haroun Alrafchid , votre fouverain feigneur &
le mien , pendant que ce monarque nous comble
de biens , vous & moi , par le préfent qu'il
m'envoya hier. En effet, il faut que vous fâ-
chiez que le grand-vifîr Giafar prit la peine
de venir hier me trouver ; & qu'en me mettant
entre les mains une bourfe de mille pièces
d'or , il me dit de prier dieu pour le comman-
deur des croyans qui me faifoit ce préfent. Et
cette libéralité ne vous rcgarde-t-elle pas plutôt
que moi qui n'ai plus que deux jours à vivre?

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