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(168)
1^6 Les mille et une NtrîT?,'
chemin , & fe rendirent à la ville de Harrarf*
Ils allèrent defcendre au premier caravanfe-
rail qu'ils rencontrèrent ; ils demandèrent à
l'hôte des nouvelles de la cour. Elle eft , leur
dit-il , dans une alTez grande inquiétude. Le
roi avoit un fils , qui , comme un inconnu , a
demeure près de lui fort long-tems , & l'on ne
fait ce qu eft devenu ce jeune prince. Une femme
du roi , nommée Pirouzé , en eft la mère ; elle
a fait faire mille perquifitions qui ont été inu-
tiles. Tout le monde eft touché de la perte
de ce prince , car il avoit beaucoup de mé-
rite. Le roi a quarante-neuf autres fils , tous
fortis de mères différentes , mais il n'y en a
pas un qui ait aflez de vertu pour confoler le
roi de la mort de Codadad. Je dis de la mort,
parce qu'il n'eft pas poflible qu'il vive encore ,
puifqu'on ne l'a pu trouver , malgré toutes tes
recherches qu'on en a faites.
Sur le rapport de l'hôte , le chirurgien jugea
que la princefTe de Deryabar n'avoit point d'autre
parti à prendre que d'aller fe prefenter à Pi-
rouzé ; mais cette démarche n'étoit pas fans
péril , & demandoit beaucoup de précautions.
Il étoit à craindre que fi les fils du roi de
Harran apprenoient l'arrivée & le deflein de
leur belle-fceur , ils ne la fiffent enlever avant
qu'elle pût parler à la mère de Codadad, L^

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