Skip to main content

‹‹‹ prev (158)

(160) next ›››

(159)
Contes A r a ë e s» î^
ROus en réjouîmes d'abord, parce que nous nous
imaginâmes que c'étoit un vallîeau marchand
qui pourrolt nous recevoir, mais nous fûmes
dans un étonnement que je ne puis vous ex-
primer , lorfque s'étant approché de nous , dix
ou douze corfaires armés parurent fur le tillac.
Ils vinrent à l'abordage : cinq ou fix fe jetè-
rent dans une barque , fe faifirent de nous
deux , lièrent le prince mon mari , & nous firent
pafFer dans leur vaifleau , oii d'abord ils m'ôtè-
rent mon voile. Ma jeunefle & mes traits les.
frappèrent : tous ces pirates témoignent qu'ils
font charmés de ma vue 5 au lieu de tirer au,
fort , chacun prétend avoir la préférence , &
que je devienne fa proie. Ils s'échauffèrent ;
ils en viennent aux mains , ils combattent comme.
des furieux. Le taillac en un moment eft cou-
vert de corps morts. Enfin ils fe tuèrent tous,
à la réferve d'un feul qui fe voyant ma^^re de
ma perfonne , me dit : Vous êtes à moi : je
vais vous conduire au Caire , pour vous livrer
à un de mes amis , à qui j'ai promis une belle
efclave. Mais, ajouta- 1- il, en regardant le roi
mon époux , qui eft cette homme - là ? quels
liens l'attachent à vous ? font - ce ceux du fang
ou ceux de l'amouv ? Seigneur, lui répondis-
se, c'eft mon mari. Cela étant, reprit le cor-
(aire, il faut que je m'en défafle par pitié 3 U

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence