Skip to main content

‹‹‹ prev (156)

(158) next ›››

(157)
Contes  r a b e s\ y^f
leurs queftioRs , & s'adrefTant à moi : Madame,
jne dit-il , je vous conjure de modérer l'excès
rie votre afflidion. Si le ciel en colère vous
fait éprouver fa rigueur , faut-il pour cela vous
abandonner au défefpoir ? ayez, je vous prie,
plus de fermeté : la fortune qui vous perfé-
cute eft inconftantc; votre fort peut changer:
i'ofc nnême vous alfurer que fi vos malheurs
peuvent €tré foulages , ils le feront dans mes
états. Je vous offre mon palais ; vous demeu-
rerez auprès de la reine ma rnère , qui s'effor-
cera , par fes bons tr-aitemens , d'adoucir vos
peines. Je ne fais point encore qui vous êteSj,
mais je fens que je m'intérefîe déjà pour vous.
Je remerciai le jeune roi d-e (es bontés : j'ac-
ceptai les oifres obligeantes qu'il me faifoit; &
pour lui montrer que je n'en étois pas indi-
gne, je lui découvris ma condition. Je lui
peignis l'audace du jeune farrazin, & je n'eus
befoin que de raconter fimplement mes mal*
jieurs pour exciter fa compalïion & celle de
fous fes officiers qui m'écoutoient. Le prince ^
après que j'eus ceifé de parler;, reprit la parole,
& m'aflFara de nouveau qu'il prenoit beaucoup
-de part à mon infortune. Il m.e conduifit en-
fuite à fon palais , où il me préfenta à la reini
fa mère ; il fallut là recommencer le récit de
jnes aventures & renouvcîler les larmes. La reiQa
,Tome X. lij

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence