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'^^6 Les mille ït une NtriTs,
Un jour qu'il prcnolt le divertlfTement de ^^
iphafle , il apperçut un âne faavage. Il le pour-
fuivit : il fe fépare du gros de la çhalTe ; &
fon ardeur l'emporta fi loin, que, fans fonger
jqu'il s'égaroit , il courut jufqu'à la n\iit. Alors
il defcendit de cheval, ^ s'affit à l'ei^trée d'un
bois dans lequel il avoit remarqué que l'âne
•^étctk jeté. A peine le jour venoit de fe fer-*
rner , qu'il apperçut entre les arbres une lu-
mière qui lui fit juger qu'il nMtoit pas loin de
quelque village. Il s'en réjouit dans l'efpérance
d'y aller pafier la nuit & d'y trouver qiielqu'un
qu'il pût envoyer aux gens de fa fuite pour
leur apprendre où il étoit. Il fe leva , & rn^--
çha vers la lumière qui lui fervpit de fanal pouç
fe conduire.
Il connut bientôt qu'il s'étoit trompe : cette
lumière n'étoit autre chofe qu'un feu allumé
dans une cabane;. Il s'en approche , & voiç
avec étonnement un grand ho;nm.e noir , ou
plutôt un géant épouvantable qui étoit afîi^
fur un fofa. Le monftrc avoit devant lui une
grolTe cruche de vin , & faifoit rôtir fiir de^
çliarbons un bœuf qu*il venojt d'éGorcliçr, Tan-,
tôt il portoit hi cruche à fa bouche , ^ tantôt;
il dépeçoit ce bœuf &: en mangeqit des mor-
ceaiîx. Mais ce qui attira le. plus l'attention du.
roi mon père, fut une très-belle femme qu'il

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