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Contes Arabes. 105*
pour le moins fix toifes de long & trois de
large. On voyoit à la tète du pont une troupe
de génies d'une hauteur démefurée , qui dé-
fendoient l'entrée du château avec de grofTes
mafTues d'acier de la Chine.
N'allons pas plus avant , dit Mobarec , ces
génies nous aflbmmeroient ; & fi nous voulons
les empêcher de venir à nous , il faut faire
une cérémonie magique. En même tems il tira
d'une bourfe qu'il avoit fous fa robe , quatre
bandes de tafi'etas jaune. De l'une il entoura
fa ceinture , & mit une autre fur fon dos ; il
donna les deux autres au prince qui en fit le
même ufage. Après cela, Mobarec étendit fur
la terre deux grandes nappes , au bord def-
quelles il répandit quelques pierreries avec du
mufc & de l'ambre. Il s'a(f.t enfuite fur une
de ces nappes , & Zeyn fur l'autre. Puis ?i/lo-
barec parla dans ces termes au priuce : Sei-
gneur , je vais préfentement conjurer le roi
à^s génies qui habite le palais qui s'offre à nos
yeux : puifle-t-il venir à nous fans colère ! je
vous avoue que je ne fuis pas fans inquiétude
fur la réception qu'il nous fera. Si notre arri-
vée dans fon île lui déplaît , il paroîtra fous
la figure d'un monftre eifroyable j mais s'il
approuve votre deffein , il fe montrera fous la
forme d'un hoaime de bonne mine. Dès qu'il

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