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Contes Arabes. 103
Ils arrivèrent bientôt au bord d'un g and
lac. Mobarec s'allît fur le rivage, en difant au
prince : Il faut que nous pallions cette mer.
Hé comment la pourrions-nous palTer , répon-
dit Zeyn ? nous n'avons point de bateau. Vous
en verrez paroître un dans le moment , reprit
Mobarec ; le bateau enchanté du roi des génies
va venir vous prendre ; mais n'oubliez pas ce
que je vais vous dire. Il faut garder un pro-
fond filence ; ne parlez point au batelier. Quel-
que fingulière que vous paroifTe fa figure ,
quelque chofe extraordinaire que vous puiffiez
remarquer, ne dites rien. Car je vous avertis
que fi vous prononcez un feul mot , quand
nous ferons embarqués , la barque fondra fous
les eaux. Je faurai bien me taire , dit le prince.
Vous n'avez qu'à me prefcrire tout ce que je
dois faire , & je le ferai fort exaâement.
En parlant ainfi , il apperçut tout-à-coup
fur le lac un bateau fait de bois de fandal
rouge. Il avoit un mât d'ambre fin avec une
banderolle de fatin bleu. Il n'y avoit dedans
qu'un batelier dont la tête relTembloit à celle
d'un éléphant , & fon corps avoit la forme de
celui d'un tigre. Le bateau s'étant approché
du prince & de Mobarec , le batelier les prit
avec fa trompe l'un après l'autre , & les mit
dans fon bateau. Enfuite il les palTa de l'autre
G iv

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