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$)0 Lis mille et une Nuits,
fils, en lui repréfentant que s*il ne changeoit
bientôt de conduite, non-feulement il dlffipe-
roit (qs richelTes , mais qu'il aliéneroit même
Tefprit de fes peuples, & cauferoit une révo-
lution qui lui coûteroit peut-être la couronne
& la vie. Peu fallut que ce qu'elle avoit pré-
dit n'arrivât : les peuples commencèrent à mur-
murer contre le gouvernement , & leurs mur-
mures auroient infailliblement été fuivis d'une
révolte générale , fi la reine n'eut eu l'adrefle
de la prévenir ; mais cette princefle informée
de la mauvaife difpofition des chofes , en avertit
le roi, qui fe laiiTa perfuader enfin. Il confia le
miniftère à des fages vieillards qui furent bien
retenir fes fujets dans le devoir.
Cependant Zeyn voyant toutes fes richefTes
confommées , fe repentit de n'en avoir pas fait
un meilleur ufage. Il tomba dans une mélan-
colie mortelle , & rien ne pouvoit le confoler.
Une nuit il vit en fonge un vénérable vieillard
qui s'avança vers lui , & lui dit d'un air riant :
« O Zeyn , fâche qu'il n'y a pas de chagrin qui
» ne foit fuivi de joie; point de malheur qui
3> ne traîne à fa fuite quelque bonheur. Si tu
3> veux voir la fin de ton afflidion , levé - toi.
>î Pars pour l'Egypte , va-t-en au Caire , une
35 grande fortune t'y attend ".
Le prince à fon réveil fut frappé de ce fonge»

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