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(71)
Contes Arabes. yp
commlflîon ; mais moins exads que leur maî-
tre à exécuter de point en point les ordres
d'Haroun Alrafchid , i's donnèrent par pitié à
Force d^s coeurs & à fa nière quelques menues
monnoies pour fe procurer de quoi vivre, &
à chacune un fac qu'ils leur pafsèrent au cou,
pour mettre leurs provifions.
Dans cette fituation déplorable , elles arri-
vèrent au premier village. Les payfannes s'af-
femblèrent autour d'elles , & comm.e au travers
de leur déguifement on ne lalflbit pas de remar-
quer que c'étoient des perfonnes de quelque
condition , on leur demanda ce qui les obli-
geoit à voyager ainfi fous un habillement qui
paroiffoit n'être pas leur habillement naturel. Au
lieu de répondre à la queftion qu'on leur fai-
foit, elles fe mirent à pleurer; ce qui ne fer-
vit qu'à augmenter la curiofîté des payfannes
de à leur infpirer de la compadion. La mère de
Ganem leur conta ce qu'elle & fa fille avoient
fouffert. Les bonnes villageoifes er furent at-
tendries , & tachèrent de les confoler. Elles
les régalèrent autant que leur pauvreté le leur
permit. Elles leur firent quitter leurs chemifes
de crin de cheval qui les incommocoient fort ,
pour en prendre d'autres qu'elles leur donnè-
rent , avec des fouliers , & de quoi fe couvrir la
tête pour confervsr leurs cheveux.

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