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(67)
Contes Arabes. yy
plaindre & de vous exhorter à prendre pa-
tience.
Je connois mon fils , reprit la mère de Ga-
nem , je l'cii élevé avec grand foin , & dans le
refped dû au commandeur des croyans. Il n'a
point commis le crime dont on Taccufe, &: je
réponds de fon innocence. Je celTe donc de
murmurer & de me plaindre , puifque c'eft pour
lui que je foufFre , & qu'il n'eft pas mort. Ali !
Ganem , ajouta-t-elle, emportée par un mou-
vement mêlé de tendrefle & de joie , mon
cher fils Ganem , eft-il pofiible que tu vives
encore. Je ne regrette plus mes biens , & à
quelque excès que puifient aller les ordres du
calife , je lui en pardonne toute la rigueur ,
pourvu que le ciel ait confervé mon fils. Il
n'y a que ma fille qui m'afflige , fes maux feuls
font toute ma peine : je la crois pourtant affez
bonne foeur pour fuivre mon exemple.
A ces paroles , Force des cœurs qui avolt
paru infenfible jufques-là , fe tourna vers fa mère,
& lui jetant fes bras au cou : Oui , ma chère
mère , lui dit-elle , je fuivrai toujours votre
exemple , à quelque extrémité que puiflfe vous
porter votre amour pour mon frère.
La mère & la fille confondant ainfi leurs fou-
pirs & leurs larmes, demeurèrent aflfez long-
tems dans un embraffement fi touchant. Cepen-
Div

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