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Contes Arabes. 41
futfalfi de frayeur, lorfquil apperçut les gardes
du calife, le fabre nud, & le grand-vifir avec
le juge de police à leur tête. A cette vue, il
demeura immobile , & n'eut pas la force de
prononcer une feule parole. Ganem, reprit la
favorite , il n'y a point de tems à perdre. Si
vous m'aimez, prenez vite l'habit d'un de vos
efclaves, & frottez-vous le vifage & les bras
de noir de cheminée. Mettez enfuite quelques-
uns de ces plats fur votre tête; on pourra vous
prendre pour le garçon du traiteur , & on vous
laiflera pafler. Si l'on vous demande où eft le
maître de la maifon , répondez fans héfiter qu'il
eft au logis. Ah , madame , dit à fon tour
Ganem , moins effrayé pour lui que pour
Tourmente , vous ne fongez qu'à moi î hélas !
qu'allez-vous devenir ? Ne vous en mettez pas
en peine , reprit-elle ; c'eft à moi d'y fonger :
à l'égard de ce que vous laiflez dans cette mai-
fon, j'en aurai foin, & j'efpère qu'un jour tout
vous fera fidèlement rendu quand la colère du
calife fera paifée ; mais évitez fa violence. Les
ordres qu'il donne dans fes premiers mouve-
mens , font toujours funeftes. L'afflidion du
jeune marchand étoit telle qu'il ne favoit à
quoi fe déterminer ; & il fe feroit fans doute
lailfé furprendre par les foldats du calife , (î
Tourmente ne l'eût prefTé de fe déguifer. II fe

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