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E R R A N s. 547
qiloife. La Conftance s'y voyoic fur un aurel de
la même pierre , dont la baze ctoit d'or. Alzayde
prenant la bague du prince , la mit au pie de la
déelTe ; de après l'avoir priée de régner toujours
dans le cœur d'Elmédor , elle vouloir fortir j
quand la fée la prenant par la main : Allons ,
madame , lui dit-elle , appaifer l'ombre du prince
d'Arragon par quelques larmes de la princelle
de Caftille , dont Zalmandor ne fera point ja-
loux. Le prince de Grenade a fouhaicc qu'il eût
un tombeau en ces lieux ; la fée des Grandeurs ,
qui veut lui marquer fa reconnoilTance , lui en a
fait élever un près de ce temple. En difant ces
mots , la fée marcha à une pyramide de mar-
bre gris- de-lin , où toutes les aélions que l'amour
avoit fait faire au malheureux Armande, étoient
repréfentées en bas reliefs j & fur le haut de la
pyramide , la -figure de ce prince , avec les mê-
mes armes qu'il portoit au combat, s'y voyoient
fi bien dépeintes , que les yeux y étoient trom-
pés. Sur fon écu la déefle cruelle qui détruit tou-
tes chofes , y étoit repréfentée , tenant un cœur,
d'où fortoienr des flammes , ôc pour devife ces
paroles : Malgré la mon. Almandine ne put voir
un objet lî trifte , fans poufler des foupirs , &: fans
verfer quelques larmes. Zalmandor même l'ac-
compagna dans ce lugubre exercice ; mais la fée

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