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E R R A N s. 34J
d'Arragon. Cette vue lui arracha des larmes ; &:
l'écLiyer d'Armande s'étanc jeté aux pies d'Ei-
médor : Seigneur, lui dit -il, fouffrez que je
rende les derniers devoirs à mon illuftre maître ,
& que je lui élève un tombeau dans le même lieu
où vous lui avez fait perdre la vie. Généreux
prince , interrompit la princefTe de Cailille , ne
refufez pas la grâce que le fîdelle Cléon vous de-
mande , je vous en conjure. Ah ! madame , s'é-
cria l'écuyer , étoit-ce là la récompenfe que vous
gardiez à mon maître infortuné , que de lui ob-
tenir un tombeau , quand il a employé fa vie ,
jufqu'au dernier moment , à vous prouver fon
amour pour vous ! Après être guéri de fes blef-
fures , il abandonna fon royaume j & quand il
apprit que vous aviez été enlevée dans le châ«
teau , il vint vous y chercher. Le cruel Amerdin
le reçut ; & lui promit que , s'il pouvoit défen-
dre ce lieu fatal de la valeur du prince de Gre-
nade , il vous remettroit entre fes mains , pour
vous ramener en Caftille, Mon prince accepta
cette condition , & vient aujourd'hui d'y finir fes
triftes jours.
Cléon , dit Almandine , les dieux me font té-
moins combien je fuis fenfible au malheur de
votre illuftre maître , & fi je ne voudrois pas ,
a.u prix de ma couronne , pouvoir lui rendre U
Y 4,

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