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(326)
^it Les Chevaliers
pouvoir regarder Salmacis cjiie comme fon premier
fujet.
Sans doute la grandeur de la fée empêcha le
prince d'élever fes v<rux jufciu'à elle , & lui fie
trouver des charmes dans une jeune nymphe d'une
beauté brillante , qui fe nommoit Ifmire. Il ne
foupira pas long-tems fans être entendu. Ifniite ,
flattée de la vanité de l'avoir emporté fur toutes
nos belles , aima autant cju'elle étoit aimée •, «S:,
faifant gloire de fa concjuète , elle nç cachoit point
fa téndreire,
Salmacis , au comble de la félicité , ne pouvoir
vivre un moment fans fa charmante nymphe ;
tout lui paroifToit infupportable fans elle , ôc les
foins de faire fa cour à la fée , lui dérobant des
heures trop précieufes , l'on ne le voyoit plus en
public, que pour accompagner Ifmire. Tous les
jours il inventoit des fête: galantes pour la diver-
tir; & tous les foirs, quand elle étoit retirée, il
pafloit une partie de la niiit à lui donner des con-
certs de tout ce qu'il y avoir de bons muficieus e\\
Europe.
Tant d'amour ble/Ta les yeux de la reine. Si
elle n'avoir pu vaincre le penchant qu'elle avoit
pour Salmacis , elle avoit été maîtrelTe de le ca-
cher , tant qu'il n'avoit rien aimé : mais des que
la jaloufîe {$ mêla avec fa tendreffe , elle dc^-

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