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iJJi Les CnEVAtiERs
ment il fe porcoit. C'eft à vous à me l'appren-
dre , divine princefiTe , lui dit-il , ma vie ne
pouvant être en sûreté qu'en m'afTurant que vous
me pardonnez tout ce que la jalouiîe du malheu-
reux Zénore m'a contraint de faire contre mon
amour. Ah ! lui dit Zalmayde , je fuis bien
plus coupable que vous ; & s'il étoit aufli aifc de
réparer les maux que je vous ai faits , que d'où*
blier nos malheurs pafTés , je n'aurois plus de fu-
jet de répandre des larmes. Ceux que votre
belle main me caufe , reprit le prince malade ,
me font fi chers , que je crains d'en guérir.
Le fage berger ayant peur qu'une converfa-
tion fi paflîonnée n'empêchât l'effet de fon re-
mède , obligea Elmédor & Zamée de fe mêler
de cet entretien. Ils y employèrent toute la jour-
née 'y ôc le foir , pour donner le tems de pan-
fer le prince, ils furent fe promener fur le bord
d'une rivière qui régnoit le long du vallon.
Ils n'y eurent pas fait quelques pas , qu'ils vi-
rent venir à eux un chevalier , monté fur un
cheval dont la laffitude faifoit aflez connoître
le peu de foin que fon maître avoit de le laiffer
repofer.
Ce chevalier portolt des armes d'acier bruni ,
enrichies de filets d'or. Son eafqiie , dont la vi-
fière étoit haute , étoit chargée de plumes gris-
de - lin. Ce que l'on voyoit du cafque , paroif-

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