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(288)
^74 LïS Chevaliers
ocer de ma puiflance. Le ciel m'a aujourd'hui
fait trouver la peine de mes fourberies dans la
pointe des armes de ce prince , que j'ai fi cruel-
lement offenfé. Vivez tous deux heureux ; les
dieux contens de cette malheureufe vidime ,
vous combleront de biens , & pour dernier fup-
plice , ils me forcent de vous l'annoncer. En ache-
vant ces paroles , l'infortuné Zcnore fe laiflTant
retomber de foiblefTe , mourut un moment après.
La princefTe pénétrée d'une douleur effroyable ,
d'être peut-être caufe de la mort de fon cher
Alinzor , <5c de le connoître innocent , s'appro-
cha de lui toute en larmes , 6c aidanf au prince
ôc à Z.amée , qui lui bandoient fes plaies , les
lavoit de fes pleurs , fans ofer lui parler. Pour-
quoi vous oppofer à une mort qui eft votre ou-
vrage , madame, lui difoit-il? ^z puis -je en
avoir une plus glorieufe. que celle que je reçois
de votre main ? Ah ! Alinzor , fi vous hes inno-
cent , que je fuis coupable ! Se comment réparer
ce que ma jaloufe rage m'a fait faire ? Ces mar-
ques de votre tendrefïe , reprit le prince blelTc ,
me font trop précieufes pour vouloir vous eu
faire un crime. C'eft moi qui fuis le criminel ,
puifque je vous ai paru infidelle. Vous êtes fi peu
en état , dit Zamée , de parler avec tant de vio^
lence, que vous pourriez vous faire plus de mal,
que la colère de cette belle princefle nç voiis en

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