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L R R A N s. 2^5)
dente , quelque prière qu'elle me fît de ne point
prendre une réfolucion fi peu fortable à ma naif-
hncQ 6c à mon âge , je lortis du palais, & de
i'ifle , fans erre apperçue de perfonne , pour
aller chercher le perfide prince de Numidie , &
lui taire payer de fon fang les maux qu'il m.e
failoic fouffrir. Pour favoir où je le trcuverois ,
je fus confulter la fée c^es Grandeurs , qui tou-
chée de mon infortune , me dit que mes peines
finiroient dans le royaume de Grenade. J'en pris
le chemin , fans penfer à d'autre bonheur qu'à
faire périr mon infidelle prince , & fans pren-
dre d'autre retraite pendant toute ma route que
les forêts & les cabanes des bergers. J'arrivai
hier dans le petit bois , où la fortune , voulant me
donner une preuve qu'elle veut s'adoucir en ma
fiveur, a permis que je vous rencontraffe. C'eft
bien moi qui dois m'en louer , reprit la prin-
cefle de Fez , en embraflant la belle Zalmayde ,
de m'avoir donné le plaifir de vous connoître.
Que vos aventures m'ont touchée , & que je
voudrois de mal à Alinzor , s'il étoit capable d'ai-
mer quelque autre beauté que la vôtre ! Vous
avez connu par mon hiftoire , reprit la princeffe
des Canaries , que ce prince ne m'a jamais
aimée , & qu'il s'eft fait une cruelle joie de
me rendre la plus malheureufe perfonne de mon
fexc. A force de me paroître criminel , repric

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