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La Bonne Femme. 185
colère en devint plus furieiife. Ah ! dir-il , c'cil
un charnie de cette ibrcière , qu'on appelle la
Bonne Femme j il faut que je me délivre d'elle
& de toute fa race , ëc que je la falfe mourir.
Il fe leva, ne pouvant demeurer dans ion lit;
& dès que le jour parut , il commanda 1 fes gen-
darmes de prendre toute l'innocente petite famil-
le , & de la conduire dans des cachots ; il fe les
fit amener devant lui , pour erre témoin de leur
défefpoir. Ces charmans vifages qui étoient tout
arrofés de pleurs , ne le touchoient point, au
contraire il en avoit une maligne joie.
Son fils , dont le tendre cœur étoit déchiré
par un fpectar'le fi fenfible , ne pouvoit tour-
ner les yeux fur Mirtis , fans refientir une don-
leur à lac|uelle rien n'étoit comparable.
Un véritable amant , dans ces occafions , fouf-
fre encore plus que la perfonne aimée.
On prit ces pauvres innocens , & on les ame-
iioit déjà , quand le jeune Finfin , qui n'avoic
point d'armes pour oppofer à ces barbares , prit
tout d'un coup le cordon de fon col. Petite
amande , s'écria-t-il , je voudrois que nous puf-
fions erre hors de la puilfance du roi. Avec fes
plus grands ennemis, ma chère cerïfe , continua
Liretre. Et que nous emmenions de beau prin-
'ûlc , pourfuivit Mirtis.

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