J. F. Campbell Collection > Des Moyens de soustraire l’exploitation des mines de houille aux chances d’explosion

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Récemment encore, le 6 août 1839, il y eut un accident
dans une mine de houille située dans le district de Saarbriïcken ;
ce fut dans celle de Hostenbach , exploitée par une société. Cet
accident a montré qu'il peut arriver des malheurs, même si,
d'après le règlement, tous les points de travail sont préalable-
ment examinés au moyen de la lampe de sûreté , et que les tra-
vaux avec la lampe ordinaire n'ont lieu que lorsqu'on ne peut
plus remarquer de trace de mofettes inflammables. D'après le
rapport du fonctionnaire royal , les chefs de mines et les mi-
neurs , en exploitant la couche , ont pris dans cette mine toutes
les précautions possibles pour éviter une inflammation des
grisou x qui se dégagent ici en grande abondance. L'acrage
était bon ; et , avant que les mineurs ne pussent travailler avec
les lampes ordinaires , les lieux de l'exploitation furent exami-
nés attentivement, non-seulement avant la tâche, mais encore
lorsque les différentes troupes d'ouvriers se rendaient à l'ou-
vrage. L'inflammation n'aurait pas eu lieu , si un des mineurs,
au lieu de suspendre sa lampe au faîte , l'avait suspendue à la
demi-hauteur de la taille : c'est une imprudence excusable ,
attendu qu'en examinant l'endroit à plusieurs reprises, on n'a-
vait pas trouvé la moindre trace de mofettes inflammables , et
qu'on supposait que le gaz inflammable qui pourrait se dé-
gager, pendant l'exploitation de la couche , serait consumé par
la lampe. Les grisoux , au toit de la place d'assemblage , étaient
du reste peu considérables, puisque le mineur qui se trouvait
le plus près de cette lampe ne fut pas du tout endommagé
par leur inflammation. L'inflammation aurait même été sans
suites préjudiciables, si elle ne s'était répandue jusqu'à ia plus
basse galerie, qui contenait une plus grande quantité de mofettes
inflammables , et si elle n'y avait occasionné une seconde ex-
plosion plus forte que la première. Par suite du courant d'air,
les produits irrespirables de la détonation s'élevèrent, étour-
dirent les ouvriers, et en étouffèrent deux, auxquels on n'a-
vait pas pu porter un secours assez prompt. Ainsi , ce ne fut
pas l'explosion elle-même , ce furent ses suites , les gaz irres-