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le Mouton. 417
Hélas! ma chère petite guenon, te voilà
donc morte , dit la princeiTe , fans que ta mort
mette ma vie en sûreté. C'eit. à moi que cet
honneur eu. réfervé, interrompit la morefTe.
En même-tems, elle prit le couteau dont on s'é-
toit fervi pour Grabugeon, &ie l'enfonça dans
la gorge. Le capitaine des gardes voulut em-
porter fa langue, elle étoit fi noire, qu'il n'ofa
fe flatter de tromper le roi avec. Ne fuis-je
pas bien malheureufe, dit la princeffe en pleu-
rant, je perds tout ce que j'aime, & ma for-
tune ne change point. Si vous aviez voulu, dit
Tintin, accepter ma propofition , vous n'au-
riez eu que moi à regretter, &L j'aurois l'avan-
tage d'être feul regretté.
Merveilleufe baifa fon petit doguin , en pleu-
rant ii fort qu'elle n'en pouvoit plus : elle s'é-
loigna promptement ; de fon j que lorfqu'elle
fe retourna , elle ne vit plus fon conducteur;
elle fe trouva au milieu de fa morefle , de fa
guenuche & de fon doguin. Elle ne put s'en
aller qu'elle ne les eût mis dans une ibrTe qu'elle
trouva par hafard au pié d'un arbre , enfuite elle
écrivit ces paroles fur l'arbre.
Ci gît un mortel , deux mortelles ,
Tous trois également fidelles ,
Qui voalant conferver mes jours ,
Des leurs ont avancé le cours.

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