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et l' Abeille. 315
cela faifoit comme des vafes , qu'elle remplif*
(bit d'eau pour conferver fes bouquets : il y
avoit mille gentillefles qu'elle travailloit, tantôt
avec des arrêtes de poiffon & des coquilles ,
tantôt avec le jonc marin & les cannes ; &
ces petits ouvrages , malgré leur {implicite ,
avoient quelque chofe de fi délicat , qu'il étoit
aifé de juger par eux du bon goût & de l'adreflb
de la princeffe, ,
Le prince demeura furpris de tant de pro-
pretés , il crut que c'étoit en ce lieu qu'elle
fe retiroit ; il étoit ravi de s'y trouver avec
elle ; & quoiqu'il ne fût pas affez heureux pour
lui pouvoir faire entendre les fentimens d'ad-
miration qu'elle lui infpiroit , il fembloit déjà
qu'il préféroit de la voir & de vivre auprès
d'elle à toutes les couronnes 011 fa naiffance &
la volonté de fes proches Pappeloient.
Elle l'obligea de s'affeoir ; & pour lui mar-
quer qu'elle lbuhaitoit qu'il refiât-là jufqu'à
ce qu'elle lui eût porté à manger , elle défit
le cordon qui tenoit une partie de fes che-
veux , elle l'attacha au bras du prince & le lia
au petit lit, &: puis elle s'en alla : il mouroit
d'envie de la fuivre , mais il craignoit de lui
déplaire, & il commença de s'abandonner à des
réflexions dont la préfence de la princeffe l'a-
voient diftrait. Où fuis-je 2 difoit-il? En quel

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