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'ijS l f. Rameau d' O r:
fible , continna-t-il , que vous nous vouliez
tant de mal ? Tout du moins exceptez moi,
puifque je fuis le premier qui vous ai offert
fes fervices. Non , reprit Brillante , je ne veux
point vous voir plus fouvent que les autres ,
quoique je fente déjà une eftime particulière
pour vous ; mais enfeignez-moi quelque fage
bergère , chez qui je puiffe me retirer ; car
étant inconnue ici , & dans un âge à ne pou-
voir demeurer feule , je ferai bien aife de me
mettre fous fa conduite. Sans-Pair fut ravi de
cette commifïion. Il la mena dans une cabane Ci
propre , qu'elle avoit mille agrémens dans fa
fimplicité. Il y avoit une petite vieillote qui
fortoit rarement , parce qu'elle ne pouvoit
prefque plus marcher. Tenez , ma bonne mère ,
dit Sans-Pair en lui préfentant Brillante , voici
une fille incomparable , dont la feule préfence
vous rajeunira. La vieille l'embraffa , & lui dit
d'un air affable qu'elle étoit la bien venue ;
qu'elle avoit de la peine de la loger fi mal ,
mais que tout au moins elle la logeroit fort
bien dans fon cœur. Je ne penfois pas , dit Bril-
lante , trouver ici un accueil fi favorable , &
tant de politeffe ; je vous affure , ma bonne
mère , que je fuis ravie d'être auprès de vous.
Ne me refufez pas, continua - t-elle , en s'a-
drçflant au berger , de me dire votre nom, pour

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