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ij6 le Rameau d' O r.
trou voit un peu laile. Ses moutons <k foi*
chien , raffemblés à l'es côtés , femblcient la
garder , ck lui donner les foins qu'elle leur
devoit. Le fbleil ne pouvoit l'incommoder ,
quoiqu'il fût dans toute fa force ; les arbres
touffus l'en garantiffoient ; & l'herbe fraîche &c
fine , fur laquelle elle s'étoit laiffée tomber
paroiffoit orgueilleufe d'une charge fi belles
C'efl-là
Qu'on voyoit les violettes ,
A l'envi des autres fleurs ,
S'élever fur les herbettes
Pour répandre leurs odeurs.
Les oifeaux y faifoient de doux concerts ,
& les zéphirs retenoient leur haleine, dans la
crainte de l'éveiller. Un berger , fatigué de
l'ardeur du foleil , ayant remarqué de loin cet
endroit , s'y rendit en diligence ; mais lorfqu'il
vit la jeune Brillante , il demeura fi furpris ,
que fans un arbre contre lequel il s'appuya ,
il feroit tombé de toute fa hauteur. En effet ,
il la reconnut pour cette même perfonne dont
il avoit admiré la beauté fur les vitres de la
gallerie & dans le livre de vélin ; car le lecteur
ne doute pas que ce berger ne foit le prince
Sans-Pair. Un pouvoir inconnu l'avoit arrêté
dans cette contrée ; il s'étoit fait admirer de
tous ceux qui l'avoient vu. Son adrefîe en

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