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(278)
%64 le Rameau d' O r.
digne ouvrage d'une Fée bienfaifante & fen-
fible. Que ne m'eft-il permis, lui dit-elle, de
vous apprendre votre deftinée! de vous inf-
truire des écueils que la fortune mettra en
votre chemin ! de vous enfeigner les moyens
de les éviter! Que j'aurois de fatisfa&ion de
joindre ce bon office à celui que je viens
de vous rendre! mais j'offenferois le Génie
fupérieur qui vous guide : Allez , prince , fuyez
de la tour , & fouvenez-vous que la Fée Bé-
nigne fera toujours de vos amies. A ces mots,
elle , le palais ck les merveilles que le prince
avoit vues , difparurent ; il le trouva dans une
épaifTe forêt , à plus de cent lieues de la tour
où le roi Brun l'avoit fait mettre.
Laiffons-le revenir de fon jufte étonnement,
6c voyons deux chofes ; l'une , ce qui fe paffe
entre les gardes que fon père lui avoit donnés ,
&: l'autre , ce qui arrive à la princeffe Tro-
gnon. Ces pauvres gardes, furpris que leur
prince ne demandât pointa fouper, entrèrent
dans, fa chambre , & ne l'ayant pas trouvé , ils
le cherchèrent par-tout avec une extrême crainte
qu'il ne fe fut fauve. Leur peine étant inutile,
ils pensèrent fe défefpérer ; car ils appréhen-
doient que le roi Brun , qui étoit fi terrible , ne
les fît mourir. Après avoir agité tous les moyens
propres àl'appaifer, ii s conclurent qu'il falloit

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