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t E R A M E A U t>' O R. 157
â quel ufage il devoit lui fervir , lorfqu'il
apperçut dans un coin du donjon une vieille
armoire de méchant bois. Il voulut l'ouvrir,
mais il ne put trouver de ferrures ; de quelque
côté qu'il la tournât, c'étoitune peine inutile.
Enfin il vit un petit trou , & foupçonnant que
le tire-boure lui feroit utile , il l'y mit ; puis
tirant avec force, il ouvrit Parmoire. Mais
autant qu'elle étoit vieille & laide par dehors ,
autant étoit-elle belle & merveilleufe par de-
dans ; tous les tiroirs étoient de criftal de
roche gravé , ou d'ambre , ou de pierres pré-
cieufes ; quand on en avoit tiré un , l'on en
tronvoit de plus petits aux côtés , defîus ,
deffous & au fond, qui étoient féparés par de
la nacre de perle. On tiroit cette nacre , Se les
tiroirs enfuke; chacun étoit rempli des plus
belles armes du monde , de riches couronnes ,
de portraits admirables. Le prince Torticoli
étoit charmé; il tiroit toujours fans fe lafier.
Enfin il trouva une petite clé , faite d'une
feule émeraude, avec laquelle il ouvrit un
guichet d'or qui étoit dans le fond; il fut ébloui
d'une brillante efcarboucle qui formoit une
grande boîte. Il la tira promptement du gui-
chet; mais que devint-il, lorfqu'il la trouva
toute pleine de fang, & la main d'un homme
Tome II. R

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