Skip to main content

‹‹‹ prev (268)

(270) next ›››

(269)
t v. Rameau d'Or, iti
mêmes chofes qui étoîent fur les vitres de la
gallerie ; il tâchoit de lire ce qui étoit écrit ;
il n'en put venir à bout. Mais tout d'un coup
il vit que dans un des feuillets ou l'on repré=
fentoit des muficiens , ils fe mirent à chanter ;
&: dans un autre feuillet , où il y avoit des
joueurs de baffette & de tric-trac , les cartes &
les dez alloient & venoient. Il tourna le vélin;
c'étoit un bal où l'on danfoit ; toutes les dames
étoient parées , &: d'une beauté merveilleufe,
Il tourna encore le feuillet : il fentit l'odeur
d'un excellent repas; c'étoientles petites figures
qui mangeoient. La plus grande n'avoit pas un
quartier de haut. Il y en eut une qui fe tournant
vers le Prince : A ta fanté , Torticoli , lui dit*
elle , fonge à nous rendre notre reine , fi tu
le fais, tu t'en trouveras bien; fi tu y manques ,
tu t'en trouveras mal.
A ces paroles , le prince fut faifi d'une {%
violente peur, car il y avoit déjà quelque tems
qu'il commençoit à trembler , qu'il laiffa tom-
ber le livre d'un côté , & il tomba de l'autre
comme un homme mort. Au bruit de fa chute ,
fes gardes accoururent; ils l'aimoient chèrement,
& ne négligèrent rien pour le faire revenir de
fon évanouifTement. Lorsqu'il fe trouva en état
de parler, ils lui demandèrent ce qu'il avoit;
il leur dit qu'on le nourrhToitfi mal, qu'il n'y

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence