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R O S E T T E. 147
ils le virent, ils fe reconnurent tous; Rofette
fauta au cou de (es frères : la nourrice & fa fille
avec le batelier , fe jetèrent à genoux , & deman-
dèrent grâce. La joie étoit fi grande , que le
roi & la princefTe leur pardonnèrent, & le bon
vieillard fut récompenfé largement : il demeura
toujours dans le palais.
Enfin le roi des paons fit toutes fortes de
fatisfattions au roi & à fon frère , témoignant
fa douleur de les avoir maltraités. La nourrice
rendit à Rofette {es beaux habits &z fon ï>oîl-
feau d'écus d'or; & la noce dura quinze jours.
Tout fut content, jufqu'à Fretillon, qui ne
mangeoit plus que des ailes de perdrix.
Le ciel veille pour nous ; & lorfque l'innocence
Se trouve en un preffant danger ,
Il fait embraffer fa défenfe ,
La délivrer & la venger.
A voir la timide Rofette,
Ainfi qu'un Alcion , dans fon petit berceau,
Au gré des vents voguer fur l'eau ,
On fent en fa faveur une pitié fecrette ;
On craint qu'elle ne trouve une tragique (in
Au milieu des flots abîmée ;
Et qu'elle n'aille faire un fort léger feftin
A quelque baleine affamée.
Sans le fecou: s du ciel , fans doute , elle eût péri.
Fretillon fut jouer fon rôle
Contre la morue & la foie ;
Et quand il s'agiffoit aufli
Qiv

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