J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 2

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jours, pendant lefquels il imagina mille nou-
veaux plaifirs pour la divertir.
Elle difoit Couvent au prince , je voudrois
bien lavoir ce qui fe paffe à la cour de Gro-
gnon , & comment elle s'efï expliquée de la pièce
qu'elle m'a faite. Percinet lui dît qu'il y enverroit
ion écuyer 3 qui étoit homme d'efprit. Elle répli-
qua qu'elle étoit perfuadée qu'il n'avoit befoin
de perfonne pour être informé de ce qui fe paf-
foit , & qu'ainfi il pouvoit le lui dire. Venez donc
avec moi , lui dit-il , dans la grande tour , &c vous
le verrez vous-même. Là-defïus il la mena au
haut d'une tour prodigieufement haute , qui
étoit toute de cryftal de roche, comme le refle
du château : il lui dit de mettre fon pied fur le
fien, & fon petit doigt dans fa bouche ; puis de
regarder du côté de la ville. Elle apperçut aufïl-
tôt que la vilaine Grognon étoit avec le roi , &
qu'elle lui difoit : cette miférable princeffe s'eft
pendue dans la cave, je viens de la voir, elle fait
horreur; il faut vîtement l'enterrer, & vous
confoler d'une fi petite perte. Le roi fe mit à
pleurer la mort de fa fille. Grognon lui tournant
le dos , fe retira dans fa chambre , ôc fît prendre
une bûche, que l'on ajufta de cornettes, & bien
enveloppée , on la mit dans le cercueil; puis par
l'ordre du roi , on lui fît un grand enterrement ,
où tout le monde aiîuïa en pleurant, & maudif-
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