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480 L'Isle de la Liberté.
en use ainsi , et ne lui en savoir pas le
MOiNDxtE gre. Ce dialogue achevé , Almoa
fe trouva près de l'appartement ; les deux hé-
rauts lui répé'èrcnt trois fois de fuite , parlant
en même tems : Ici tout le monde a ralfon.
Les hérauts fe retirèrent , & Almon entra
dans un magniri -ue fallon. V vit un grand
nombre d hommes &, de femmes, qui par leur
maintien, leurs occupations, leurs difcours,
fembloient fe croire feuls. L'un rêve , l'autre
danfe ; celui-ci parle, & n'eft point écouté;
celle-là s'examine dans une glace , & révèle
tout haut ce qu'en fecret fon amour-propre lui
infpire de bonne opinion d'elle-même 7 . Ici on
entend dire , j'ai beaucoup d'efprit ; là, je fuis
une créature parfaite. Enfin ce font beaucoup
de gens en un même lieu qui ne forment point
de fociété.
Alcanor , toujours diftrait fans être occupé ,
n'attiroit point l'attention des autres. Dans des
momens il étoit environné d'un cercle où tous
parloient enfemble. Quelquefois c'étoit un
filence taciturne qu'on y voy oit régner. Almon ,,
qui n'avoit été remarqué de perfonne , vint
s'afîeoir auprès d'Àlcanor ; l'entretien fe tour-
noit alors fur l'éloge de la politeffe. Si vous en
êtes , dit Almon en interrompant , à définir la
politeffe des habitans de cette Ifle , la conver-^
fation

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