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47© L E S PONS DES f à e s ,'
cette conduite ils furent bientôt réduits au fimple
commerce de convenance ôc de représentation,
La deftinée d'Afaïd devint bien différente, ÔC
ce fut fon ouvrage. La prinçeffe à qui l'hymen
J'unifîbit , & dont il fut toujours aimé éperdu*
ment , avoit tout ce qui peut remplir le cœur ,
& exercer la raifon d'un époux. Sa figure ne
donnoit point l'idée de ce qu'on regarde com-
munément comme la beauté ; mais les femmes
mêmes avouoient, en la voyant , que pour être
furc de plaire, il falloit être faite comme elle.
D'ailleurs, par les grâces de l'efprit & du ca*
ra&ère , charmante pour les perfonnes qui lui
çtoient indifférentes , elle devenoit à l'égard de
ce qu'elle aimoit , du commerce le plus épineux
$ç le plus difficile, Née fincère & avec un cœur
extrêmement fenfible , le férieux ou la joie , les
égards, les devoirs , la raifon même, prenoient
en elle toute l'impétuofité des parlions. Péné-
trante fur ce qui fe paffoit dans une ame qui lui
étoit chère , fi elle ne découvroit pas dans la
çomplaifance qu'on lui marquoit , le peu que
lui çoûtoit celle qu'elle faifoit fi naturellement
paroître ; fi elle ne trouvoit pas dans 1 "amitié,
dans la confiance , cette délicatefie, cette éten»
4ue fans réferve qui çaraclérifoit la fienne, elle
pa^biî aux reproches , à la douleur , au àéfcfe
polr. Sa fociété enfin étoit alternativement déU*
çkufe fe inftipportable,

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