Skip to main content

‹‹‹ prev (485)

(487) next ›››

(486)
4&S Les dons des fées,
e'eïi dommage qu'on ait prefqu'entièrement
renverfé la manière d'en faire ufage.
Les deux princes ayant atteint dix-huit ans ,
la fée dédara que dès cet inftant ils reftoient
chargés l'un ôk l'autre du poids redoutable du
gouvernement. Il ne m'efl plus permis, dit-elle
à Afaïd , de refter auprès de vous ; mais je def-
cendrai fouvent de la région lumineufe d'où les
fées confidèrent d'un coup d'oeil tous les évè-
nemens de îa terre ; je viendrai jouir avec le
prince que j'ai formé , & que j'aime, de la féli-
cité- qu'il maintiendra dans cet empire. A ces
mots elle s'éleva dans les airs , portée fur un
nuage d'azur , & difparut.
La puiffance fouveraine fe trouva donc par-
tagée également entre Alcimédor & Afaïd. Ils
avoient une tendre amitié l'un pour l'autre ;tous
deux déliroient régner avec équité ; tous deux
agiotent dans cette même vue ; mais leur ca-
ractère n'avoit aucune reflemblance :& il arrive
fouvent qu'avec des principes communs , &
même des lumières égales, la différence du ca-
ractère des hommes en met une bien grande
dans leur conduite.
Alcimédor, inébranlable dans fes projets , dès
qu'ils lui paroiffoient équitables , n'examinait
jamais* affez les inconvéniens qui en pourraient
naître. Son ambition fe tournoit-elle vers la

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence