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Jeannette. 447
au château de la fée tout aufîi bien endimanchés
qu'il leur étoit poffible , conduifant par la main
Jeannette , qu'ils avoient parée tout de leur
mieux : elle avoit des fabots tout neufs , un
bavolet bien blanc , & un petit jufte d'écarlate ,
chamarré de rubans bleus : la fée la trouva bien
jolie , & la retint en effet à fon fervice ; elle fut
habillée dès le jour même , & parée avec la plus
grande magnificence , & l'on ne lui donna pas
d'autre occupation que de jouer avec fept ou
huit petites princefles , que des rois & des reines
avoient remifes entre les mains de la fée , & de
l'éducation defquelles elle avoit bien voulu fe
charger. L'emploi de Jeannette n'étoit pas diffi-
cile , aufîi s'en acquitta-t-elle très-bien dès le
premier jour. Mais comme un parleur ne réflé-
chit point fur les convenances de ce qu'il peut
dire , Jeannette ne pouvant parler du château
dont elle ignoroit les ufages ; Jeannette tantôt à
l'une , tantôt à l'autre de ces petites princeffes ,
& très-fouvent à toutes en général ; Jeannette ,
dis- je , parla de fon père , de fa mère & de] fon
village. La matière étoit très-peu intéreffante ,
aufîin'amufa-t-elle point toutes celles qu'on lui
avoit, cependant, expreffément commandé de
divertir ; au contraire même , elles dirent tout
bas : voilà vraiment de belles hiftoiresque nous
conte là Jeannette ! il faut efpérer qu'il lui vien-

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