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338 Contes
de confentir au bonheur de ma rivale , je faurai
me parjurer. ( De quoi l'amour excefiïf n'eft-il
pas capable! ) Je vais déclarer devant toute la
cour que tu as fuccombé cette nuit ; tu perdras
la fortune à laquelle tu me facrifies ; je fervirai
la princefie , qui craint plus que la mcrt de
t'époufer. Enfin , quoiqu'il m'en puifTe coûter ,
tu ne triompheras point de mes malheurs ; mal-
gré ta froideur , j'afïurerai avec joie que tu m'as
rendu juftice ,. & tu retourneras dans la cor-
beille , pour te livrer à la trifteffe & aux regrets.
Zahidé fut très-embarraffée de ces menaces; le
parti qu'elle avoit à prendre n'étoit pas aifé.
Que feroit-elle devenue û elle eut été obligée
d'époufer la princefîe ? Ainfi le peu d'efpérance
d'être utile à fon frère , & la crainte de périr
inutilement pour lui , lui firent regarder la ven-
geance que Mcuna méditoit , comme le feul
moyen qui la pût tirer d'embarras en la ren-
voyant dans la corbeille.Tes réflexions me font-
elles favorables, reprit Mouna , qui s'étoit ap-
perçue de l'agitation de fon efprit ? Non , lui
répondit Zahidé , aucune de tes menaces ne
m'a frappée ; prenons quelque repos. Tu feras
tout ce qui te conviendra , lui dit-elle avec
fierté ; je ne te crains point. Mouna pénétrée
d'une au Mi grande confiance dans (es mépris
& plus affligée de ce dernier difccurs qui

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