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232 Contes
m'a prié d'aller ce foir à la noce d'un de mes
voifins ; vous y viendrez avec moi , & nous
nous y réjouirons.. Puifqu'on vous a invité , lui
dit Jahia , c'efl la même chofe que fi Ton m'avoit
prié moi même , tout le monde nous connoît
pour être amis , ainfi Ton ne fera point étonné
de me voir arriver. Ils partirent fur le champ ;
ils furent bien reçus ; & l'heure de la prière du
foir étant venue , ils fuivirent la mariée à la
mofquée , & la précédèrent à fon retour , félon
l'ufage des Mufulmans. Ceux qui chantent les
prières l'accompagnèrent avec les imans jufqu'à
fa porte , où toute l'affemblée lui dit adieu.
Après les prières ordinaires, la mariée fut in-
troduite dans la chambre de fon époux ; on
fervit le cherbet à tous les afliftans , & tout le
monde fe retira.
Jahia & Muhammed allèrent avec quelques
jeunes gens de leur connohTance,dansunemaifon
particulière , pour fe divertir & boire du vin.
Leurs têtes commençoient à s'échauffer , quand
celui qui s'étoit chargé de leur verfer le vin
leur dit : que ferons-nous à préfent , mes amis ?
nous venons de boire le dernier coup. Cette
nouvelle les affligea d'autant plus qu'il étoit fort
dangereux d'aller chercher du vin (i), & la
(i) On n'en vend que fur les bords de la mer : ils
en étoient fort loin.

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