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Orientaux; 8|
la perte qu'elle avoit faite , & toute l'horreur
de fa fit.uation préfente ; elle répandit quelques
larmes ; mais enfin elle apperçut dans un arrière
cabinet , un vieux morceau de courroie qui
tenoit au plancher , & auquel elle n'avoit
jamais fait attention. Par un mouvement de
curiofité naturelle , ou par une efpérance fourde
pour ainfi dire , qui règne toujours en nous ,
elle tira cette courroie, & leva par fon moyen
des planches qui lui découvrirent une trape
dans laquelle elle apperçut un coffre de cèdre.
Qui pourroit peindre fa joie ? Qui pourroit
exprimer la peine qu'elle eut à en faire l'ou-
verture ? Cependant elle vint à bout de le
caffer : mais quelle douleur pour la pauvre
Zesbet, en voyant qu'il en renfermoit un au-
tre d'ébène ! Nouveaux travaux , nouvelles
inquiétudes fur ce qu'elle trouveroitdans celui-
ci ; vingt fois elle fut obligée de fe laiffer
tomber fur le plancher de lafïitude , de foibleïfe
& de befoin ; enfin elle parvint encore à en
faire l'ouverture. Ce fécond coffre ne renfer-
moit que les feuilles détachées du corps de la
bible qu'Oucha avoit eu tant de peine à fauver
de la fureur des impies. Tout autre que Zesbet ?
dans le cruel état où elle étoit réduite, auroit
défefpéré de fon fort , & n'auroit fait aucun
cas de ces préçieufes reliques qu'elle trouv*

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