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Orientaux. 21
quiétude. Mon fecret eft à moi, dit-il, en faifant
voler la tête de ce favant vieillard.
Le premier foin de Dakianos fut de faire
promptement une foffe & d'enterrer cette mal-
heureufe viclime de fon avarice. Il craignoit
les témoins & non pas les remords. Son cœur
n'étoit occupé que du tréfor qu'il poffédoit ;
& fon efprit, que des moyens de le conferver.
Mais après l'avoir dévoré des yeux, & joui
de tout ce que la cupidité peut avoir de fatis-
faifant, dans quel trouble ne fe trouva-t-il pas,
quand il fe fentit obligé de s'éloigner pour aller
chercher des vivres? Combien fe reprocha-t-il
de n'en avoir pas apporté avec lui ? Et s'il eût
quelque fouvenir du vieillard , ce ne fut que
pour aceufer fa mémoire, & pour fe.perfuader
qu'il avoit eu de mauvais defleins, puifqu'il
ne l'avoit pas averti d'une chofe que l'on pou-
voit prévoir fans être aum" favant qu'il l'étoit
en effet.
Pour ne pas mourir de faim dans le fou-
terrein, il falloiten fortir; quel fecours trouver
dans une campagne auffi aride que celle dont
il étoit environné ? Il falloit donc s'en éloigner;
mais comment pouvoir s'y déterminer , fur-
tout dans un tems où la terre, nouvellement
remuée , pouvoit attirer la curioiité des voya-
geurs } Dakianos fut au moment de fe laiffer
Biij

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