Skip to main content

‹‹‹ prev (18)

(20) next ›››

(19)
Orientaux. • j
pofîîble de la diftinguer. La Jeunefle ef! curieuie.
Ce fouterrein , tout horrible qu'il paroiiïbit à la
première vue , étoit affez large & aflez élevé
pour laitier païTer un homme. Moradbak s'accou-
tuma peu à peu à le voir fans horreur. Quelques
plaintes qu'elle entendit à l'extrémité du fouter-
rein, lui causèrent d'abord des frayeurs qui fe
calmèrent; elle voulut favoir d'où elles par-
taient; vingt fois elle s'avança, & vingt fois
elle revint fur fes pas ; mais enfin elle trouva
que le fouterrein conduifoit au cachot qui ren-
fermoit le fage Aboumélek , &: n'en étoit féparé
que par deux effroyables grilles de fer qui don-
nèrent précifément dans le cachot. Qui que
vous foyez,lui dit le fage, ayez pitié de ma
misère. Hélas ! lui répondit Moradbak, que
puis-je faire pour vous? Je fuis la fille de Fitcad ,
je n'ai que neuf ans , & mon père me grondera
peut-être de vous avoir parlé. Etes- vous, con-
tinua-t-elle , le prifonnier auquel il porte tous
les jours du pain &c de l'eau, & qu'il ne veut pas
que je voie ? Je le fuis , lui répondit Aboumélek.
Alors Moradbak , devenue plus hardie , vint à
ces grilles de fer , & bientôt elle y porta tout ce
qui étoit en {on pouvoir, & les petits foulage-
mens dont elle fe privoit fouvent pour adoucir
les rigueurs de la captivité du fage. Pour recon-
naître un ft bon naturel , il réfol'ut , de fon côté >
A iij

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence