J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 13

442- Les Aventures
fes chères chenilles vivantes ; il les embraffà J
cfn verfant des larmes de plaifir. Elles lui para-
ient encore plus belles depuis qu'elles avoienc
changé de peau. 11 fut bientôt alarmé de les voir
attachées par quantité de fils très - déliés j il
voulut les rompre : n'en faites rien , lui criè-
rent-elles à la fois. Je le veux bien , répliqua-
t-il , vivez à votre guife. Notre oifeau mî tarda
guères à revenir. Que vois-jeî s'écria-t-il , ô mal-
heur ! ô barbarie ! quelque ennemi a fans doute
enfermé nos amies dans ces deux prifons ! Auflî-
tot il donne un coup de bec à chaque coque ÔC
la crève. Il fut effrayé de n'y trouver qu<î deux
chryfalides informes : la peur qu'il en eut le fit
reculer ôc s'enfuir. L'agitation où il étoit .., l'em-
pêcha de dormir pendant plufieurs nuits, L'in-
quiétude de favoir fi ces deux monftres étoient
fes élèves , ou bien d'en apprendre des nou-
velles , le rappela auprès d'eux. Confole-toi, lui
dit une de ces chryfalides, nous fommes vivantes
& nous t'aimons toujoius j tu vois en nous Vexem-
ple des viciflitudes humaines. L'oifeau émerveillé
fut quelque tems fans les voir j il courut , à fou
retour , à leurs coques , & n'y trouvant qu'une
enveloppe brunâtre : hélas , s'écria t- il , en fan-
glottant , voici leurs triftes dépouilles! je ne les
reverrez plus ! 11 étoit inconfolable. Un jour qu'il
planoic légéremem dans les airs , il fut furpris