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d' A B D A L t a: 415
tragique de celui qui avoit caufé nos malheurs.
Le roi mon époux fit faire des obsèques à fon
frère , comme s'il n'eût point eu à fe plaindre
de lui. Vous avez été témoin de rempreOement
de nos fujets. L'attention que nous avons eue
de ménager les villes par où nous avons paflTé,
en faifant obferver à nos troupes une exade dif-
cipline , nous a regagné les cœurs que la nou-
veauté & l'intérêt avoient pu faire changer. Nous
avons terminé heureufement cette expédition ,
fans répandre de fang. Qu'il eft fatisfaifant , qu'il
cft doux , cher Abdalla , quand on apporte les
horreurs de la guerre. Se d'un jufte reflTentiment,
de leur faire fuccéder la clémence & les bien-
faits.
Je remarquois que Zeineb me confidéroit at-
tentivement. Les voyages, continua- 1- elle ,
épuifent ordinairement ceux qui les entrepren-
nent j je vois au contraire que votre vifage an-
nonce un embonpoint & une fraîcheur dans
les traits , qui femblent vous faire retourner à
la jeuneiïe. J'aur-ois peut-être eu de la peine à
vous reconnoître , fi le fcuvenir d'un bien-
faiteur pouvoit s'effacer d'une ame reconnoif-
fante.
Je fouris au difcours de la reine; je lui ap- '
pris le fuccès de mon voyage , & que le chan-
gement qu'elle trouvoit en moi , étoit l'effet de

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