J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 13

fiî Les Aventures
défendre de pleurera chaudes larmes. Nous con-
tinuâmes à monter, & le dragon nous fit entrer
dans un lieu triangulaire en tout fens , qui étoic
plein de coffres de cèdre , d'ivoire , de fandal Ôc
d'écaillés de tortues. La Ginne ne voulut en
ouvrir aucun j elle me dit feulement qu'ils ren-
fermoient les redoutables talifmans par le moyen
defquels les rois d'Egypte avoient autrefois coîi"
quis toute la terre , & s'étoient même afiTujetti
les génies. Après m'avoir montré tant de mer^
veilles , elle me conduifit hors de la pyramide ,
6c en -me quittant , elle me parla en ces termes ''
»5 Je te commande , fous peine de la vie , de
« fortir de l'Egypte dans l'efpace de trois jouis, Se
>j de n'y revenir jamais, -s
Je retournai au Caire , & je racontai à mon
père j qui eft un riche marchand , tout ce qui
venoit de m'arriver. Je me fuis toujours bien
douté , me dit-il , que tu te rependrois quelque
jour de ta trop grande curiofité ; fois fage i
l'avenir , & remercie dieu de t'avoir confervé la
vie & le jugement. Il me propofa enfuite de
m'embarquer avec des marchandifes qu'il en^
voyoit en Chypre. N'ayant point de tems à per-»
dre , je partis pour la mer , & je me trouvai
dans le vaifleau avant que les trois jours çxpi-
raflTent. A peine avions - nous pçr^n 4çrV,ue
l'ilgypte , que nous fùmçs accueillis de la plus