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i$t L E s A V E N T U R E s
fept jours pour arriver à Bend-Armaflîn. Je ny
demeurai qu'autant qu'il fut nécelTaire pour nous
traveftir ; Se comme toutes les parties du monde
m'ctoient également indifférentes , nous nous
jetâmes dans le vaiiïeau qui fut le premier
prêt à mettre à la voile. Il éioit fretté pour le
Baroftan , fur le bruit du mariage de la reine
Zulikhah , qui s'étoic répandu dans toutes les
Indes. Pendant le voyage , la mort nous enleva
Amet. Quand le cri obligeant que vous fîtes
faire , feigneur Abdalla , invita tous les voya-
geurs défintéreffes à fe préfenrer à vous , il y
avoir environ trois femaines que j'étois dans l'île
de Sumatra.
Nous fûmes tous extrêmement fenfibles aux
malheurs de la belle & courageufe Zeineb. Il
faut avouer , lui dis-je , que les anciens adora-
teurs des idoles avoient quelque raifon d'offrir
des vœuTf à la forrune , & de fe figurer qu'elle
faifoit fans ceffe tourner une roue , qui tantôt
élevoit & tantôt abaiffoit les hommes. A quelles
viciflitudes nous fommes fujets ! Mais je n'ai
point encore entendu d'hiftoire particulière où
il y eût de il bifarres révolutions que dans la
vôtre. La roue fatale n'eft pas encore arrêtée ,
madame , vous ne demeurerez pas dans l'état
miroyen. J'ofe ajouter à cette prédidion , que
vous avez plus à efpéter qu'à craindre. Votre

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