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ijo Les AviNTtJRËS
Après cette conférence , dont je n'ai rapporté
que le précis , j'euiïe prefque voulu n'avoir ja-
mais vu Rem-Corim. Je me voyois obligé de
paroîtr* ou lâche , en refufant {es offres , ou
infenfé , en les acceptant. En moi-même je ne
balançois pas à renoncer à routes mes efpérances
plutôt que de ne les remplir qu'en m'attirant
fur les bras des légions de mauvais génies dont
les noms feuls me faifoient horreur j mais il
falloir au moins fauver les dehors , &c faire en
forte qu'on crût qu'il ne tenoit pas à moi que
je ne fuffe un des zélés dodeurs de la féerie ,
& que je n'allafle fur l'échiné du bon oifeau
Simorg-Anica faire ma provision d'eau de Botico.
C'étoit - là mon embarras. Zulildiah , qui avoit
l'efprit très - délié , s'en douta , félon toutes
les apparences ; car me voyant fort rêveur le
foir même , elle me prit à l'écart ôc me parla
ainfi : « Il me femble , Abdalla , que dans la
longue -vallée on met la fageffe à un prix fi in-
commode , que perfonne ne peut l'acquérir fans
rifquer beaucoup. Votre vie m'eft trop chère
pour fouffrir que vous vous expofiez aux atta-
ques des Gouls , des Geheims & de ces autres
monftres dont le vieux Rem-Corim nous a fait
la hideufe énumérarion. Sultane, lui dis -je,
s'il s'agiffoit de vous fauver de quelque danger,
je le braverois avec une inirépidité héroïque ôc

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