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(187)
d' A B D A L L A. I7J
mune ; il me paroît que je ne fuis pas où je
fuis, & que je fuis où je ne me fens pas; mais
approchons- nous de nous-mêmes. Là delTus il
aborde le fantôme , qui lui fait une profonde
révérence , en lui difant : grand roi d'Ophir ! le
:ems de mon départ eft arrivé.
Alors Perifirime prenant un air plus férieux,
adrefTa la parole à fon père : 3> Seigneur , lui
dit -elle, je vous apprends que vous avez la
figure du roi d'Ophir , ôc que ce fantôme qui
a la vôtre , n'eft qu'un iiuage que j'ai mis en
œuvre pour tromper les yeux du peuple. Régnez
donc ici comme ii vous étiez Sabalem , puifque
perfonne ne doute que vous ne le foyez pas ,
& que fes enfans mêmes Se le Mullah , qui a tou-
jours vécu avec lui , vous ont pris pour lui.
Le refte du jour fe pafla à informer Giam-
fchid des maximes les plus ordinaires du roi
enchanté. Abar & Sqs frères , inftruits de tout,
les lui apprirent fi parfaitement , que dès le
foir même il foupa en public , en qualité de
Sabalem , avec fa famille , ôc le fantôme qui
mangea de bon appétit , & qui par intervalles
prononça , du ton du vrai Giamfchid , certain
nombre de paroles alfez à propos. Le lende-
main , dès le point du jour , les £ées &c les
fages prirent leur dernier congé, & le vailTeau
ne fut pas plutôt en pleine mer, que le fantôme.

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