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d'Abdalla. IIÇ
-mots U plus refpeélable de tous les agguys tira
de la poitrine du dieu huon , qui s'ouvroit comme
,une armoire, un vieux livre où il lut gravement
-ces fentences.
» L'homme qui méprifera les grandeurs , en
» fera un bon ufage ; fa patrie fe glorifiera de
» l'avoir produit. Pour louer les dieux , il faut
» les connoître , & favoir qu'ils n'ont pas befoin
»> de nos dons. Heureux l'homme fage , c'efl: le
M vrai portrait de la divinité , c'eft un dieu
» mortel.
Cet oracle prétendu fut interprété mot à mot
à Rem-Corim. Les afliftans perfuadés qu'ils l'y
voyoient évidemment dépeint , n'eurent la pa-
tience d'attendre , ni que l'agguy le lui appli-
quât , ni qu'il convînt lui-même de la juftelîe
de l'application. Le temple retentit de mille fons
perçans ; mille voix répétèrent : « il fuit les hon-
neurs , c'eft l'ami des dieux , il fait que les pré-
fens les plus magnifiques ne font pour eux que
de viles coquilles, c'eft la vraie effigie du grand
dieu huon , c'eft un huon mortel : qu'il règne » !
Le philofophe fut enl.vé avec une violence mê-
lée d^ refpeâ:, on le porta au palais, on le traita
en prince , malgré qu'il en eût. Auffi-tôt que la
nuit fut venue , les feux qu'on alluma fur toutes
les hauteurs voifmes de la ville , apprirent aux
habitations les plus éloignéas le bonheur de la
Hij

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