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454 ^^S MILLE ET UNI' NuiTs,
qu'elle l'eut falué , elle lui dit : Bon derviche^
vous voudrez bien que je me rcpole quelques
Bfiomens près de vous , & me fnire la grâce de
me dire (i vous n'avez pas entendu dire que
quelque part aux environs il y a dans ces can-
tons un lieu où l'on trouve l'oifeau qui parle,
l'arbre qui chante , & l'eau jaune.
* Le derviche répondit : Madame , puifque
votre voix me fait connoître quel efl: votre
fexe , nonobftant votre déguifement en homme,
& que c'eft ainfi que je dois vous appeler , je
vous remercie de votre compliment, & je re-
çois avec un très -grand plaifir l'honneur que
vous me faites. J'ai connoiflance du lieu où
fe trouvent les chofes dont vous me parlez ;
mais à quel deflein me faites -vous cette de-
mande ?
Bon derviche , reprit la princelTe Parizade ,
on m'en a fait un récit fi avantageux, que je
brûle d'envie de les polTéder. Madame , repar-
tit le derviche , on vous a dit la vérité ; ces
chofes font encore plus furprenantes & plus
fingulières qu'on ne vous les a repréfentées ;
mais on vous a caché les difficultés qu'il y a
à- furmonter pour parvenir à en jouir : vous
ne vous feriez pas engagée dans une entreprife
fi pénible & fi dangereufe, fi l'on vous avoit
îjien informé;;. Croyez-moi,' ne paffez pas plus

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