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Contes Arabes. 5^^
je ne demanderois pas mieux , comme vous
pouvez le croire , fi le choix dépendoit de moi
abfolument ; je vous fuis cependant iniîniment
obligée de votre bonne volonté ; je ne puis
me difpenfer de me foumettre à ce que le fuî-
tan en ordonnera. Ne lailTez pas néanmoins de
faire en forte chacune que vos maris empîoyent
leurs amis pour faire demander cette grâce au
fultan ; & fi le fultan m'en parle , foyez per«
fuadées que non-feulement je lui marquerai le
plaifir qu'il m'aura fait, mais même que je lô
remercierai du choix qu'il aura fait de vous.
Les deux maris , chacun de fon côté , fol-
licltèrent les courtifans leurs protedeurs , &
les fupplicrent de leur faire la grâce d'employer
leur crédit pour procurer à leurs femmes l'hon-
neur auquel elles afpiroient ; & ces protedeurs
agirent fi puiflamment & fi efficacement , que
le fultan leur promit d'y penfer. Le fultan leur
tint fa promefle ; & dans un entretien avec la
fultane , il lui dit qu'il lui paroiffoit que fes
fœurs feroient plus propres à la fecourir dans
fes couches que toute autre fage- femme étran-
gère 5 mais qu'il ne vouloit pas les nommer fanx
avoir auparavant fon confcnteraent. La fultane
fenfibîe à la déférence dont le fultan lui don-
noit une marque fi obligeante , lui dit : Sire ,
j'étois difpofée à ne faire que ce que votre

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