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Contes Af. abes. 289
davantage au prince Houflain l'induftrie , l'a-
cireiFe & le génie inventif des indiens , fut de
voir un des élépharis le plus puifTant & le plus
gros , les quatre pies pofés fur l'extrémité
d'un poteau eni'oncé perpendiculairement , &
hors de terre environ deux pieds , jouer , en
battant l'air de fa trompe , à la cadence des
inRrumens. Il n'admira pas moins un autre élé-
phant , non moins puijGTant , au bout d'une
poutre pofée en travers fur un poteau , à la
hauteur de dix pies , avec une pierre d'une
groifeur prodigieufe attachée & fufpendue à
l'autre bout qui lui fervoit de contre-poids ,
par le moyen duquel , tantôt haut , tantôt bas ,
en préfence du roi & de fa cour , il marquoit
par les mouvemens de fon corps & de fa trom-
pe , les cadences des inftrumens , de même
que l'autre éléphant. Les indiens , après avoir
attaché la pierre de contre-poids , avoient attiré
l'autre bout jufqu'en terre à force d'hommes ,
& y avoient fait monter l'éléphant.
Le prince HoulTain eût pu faire un plus
long féjour à la cour & dans le royaume de
Bifnagar ; une infinité d'autres merveilles euf-
fcnt pu l'y arrêter agréablement jufqu'au der-
nier jour de l'année révolue dont les princes
fes frères & lui étoi^nt convenus pour fe re-
joindre ; mais pleinement fatisfait de ce qu'il
Tome XL T

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