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Contes Arabes. iS^
ans qu'Ali Cogia étoit parti de Bagdad, quand
enfin il réfolut d'en prendre le chemin, & juf-
qu'alors l'ami auquel il avoit confié le vafe
d'olives avant Ton départ , pour le lui garder ,
n'avoit fongé à lui ni au vafe. Dans le tems
qu'il étoit en chemin avec une caravane partie
de Schiraz, un foir que ce marchand fon ami
foupoit en famille , on vint à parler d'olives ,
& fa femme témoigna quelque défir d'en man-
ger , en difant qu'il y avoit long-tem.s qu'on
n'en avoit vu dans la maifon.
A propos d'olives , dit le mari , vous me
faites fouvenir qu'Ali Cogia m'en laiflTa un vafe
en allant à la Mecque il y a fept ans , qu'il
mit lui-même dans mon m.agafin , pour le re-
prendre à fon retour. Mais où eft Ali Cogia
depuis qu'il eft parti ? Il eft vrai qu'au retour
de la caravane , quelqu'un me dit qu'il avoit
pafle en Egypte. Il faut qu'il y foit mort , puif-
qu'il n'eft pas revenu depuis tant d'années ;
nous pouvons déformais manger les olives fî
elles font bonnes. Qu'on me donne un plat &
de la lumière , j'en irai prendre , & nous en
goûterons.
J^lon mari , reprit la femme , gardez-vous
bien , au nom de dieu, de commettre une adion
fi noire ; vous favez que rien n'eft plus facré
^u'un dépôt, Il y a fept ans , dites-vous , qu'Aît

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