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Contes Arabes. 17^
lui avoit commandés , où 11 n'y eût pas de fel.
Morgiane qui étoit prête à fervir , ne put
s'empêcher de témoigner fon mécontentement
fur ce nouvel ordre , & de s'en expliquer à Ali
Eaba : Qui eft donc , dit-elle , cet homme fî
difficile , qui ne mange pas de Tel ? votre foupé
ne fera plus bon à manger , fi je le fers plus
tard. Ne te fâche pas , Morgiane , reprit AIî
Baba , c'eft un honnête homme ; fais ce que
je te dis.
Morgiane obéit , mais à contre-cceur , & elle
eut îa curiofité de connoître cet homme qui
ne mangeoit pas de fel. Quand elle eut ache-
vé , & qu'Abdalla eut préparé la table , elle
l'aida à porter les plats. En regardant Cogla
HoulTain , elle le reconnut d'abord pour le ca-
pitaine des voleurs , malgré fon déguifement ;
& en l'examinant avec attention , elle apperçut
qu'il avoit un poignard caché fous fon habit. Je
ne m'étonne plus, dit-elle en elle-même, que
le fcélérat ne veuille pas manger de fel avec
mon maître ; c'eft fon plus fier ennemi , il veut
rafTalîiner; mais je l'en empêcherai.
Quand Morgiane eut achevé de fervir , ou de
faire fervir par Abdalla , elle prit le tems pen-
dant que l'on foupolt , & fit les préparatifs né-
ceffaires pour l'exécution d'un coup des plus
hardis ; & elle venoit d'achever , lorfqu'Abdalla

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